L’Invité des ÉCHOS

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L’Invité des ÉCHOS

DAVID BONGARD, CHEF APECO

CREFECO : Quelle est la mission de l'Antenne régionale pour les Pays de l'Europe
Centrale et Orientale (APECO) de l'Organisation Internationale de la
Francophonie (OIF) ?


David Bongard : L’APECO, dont le siège est à Bucarest (Roumanie), contribue à l’action politique et diplomatique de notre Organisation. Elle intègre des fonctions de représentation et de concertation mais aussi de veille, d’observation, d’analyse, d’alerte et de propositions tout en étant étroitement associée à la politique et aux actions de coopération que développe notre Organisation dans la région.

CREFECO : Que peut-on dire de l’état de la langue française aujourd’hui ?

D.B. : Avec 220 millions de locuteurs dans le monde, répartis sur les cinq continents, le français est une langue dynamique. Le nombre de francophones est en constante augmentation dans le monde et c'est sur le continent africain que le français affiche ses progrès les plus importants.

A en croire le dernier rapport de l’Observatoire de la langue française, qui a été présenté lors du dernier Sommet de la Francophone à Montreux (Suisse), en Afrique subsaharienne, l'enseignement du français a bondi de 19 %, et en Afrique du Nord de 13 % entre 2007 et 2010. Cette croissance du français en Afrique est directement liée aux progrès de la scolarisation dans cette partie du monde. Le rapport donne l'exemple du Burkina Faso et du Mali où, en 25 ans, le nombre de personnes capables de lire et d'écrire le français a été multiplié par cinq. On estime que pour la seule Afrique subsaharienne il faudra plus de 2 millions de nouveaux professeurs au cours des 5 à 10 prochaines années pour répondre à la demande.

Bref, dans 40 ans, l'Afrique devrait compter plus d'un demi-milliard de francophones. Outre l'Afrique, l'enseignement du français a également progressé au Moyen-Orient (+13 %) ainsi qu'en Asie et en Océanie (+6 %) au cours des trois dernières années. Alors qu'il explose en Afrique, le français perd par contre du terrain en Europe et en Amérique. Sur le continent américain, l'enseignement du français comme langue étrangère a accusé un léger recul au cours des trois dernières années tandis qu’en Europe, au cours de la même période, il a nettement reculé.

Dans cet environnement, l’importance de la mission du CREFECO et de ses partenaires n’en est qu’accrue. Pour ce qui concerne les pays d’Europe centrale et orientale, si l’on considère le critère du nombre de locuteurs de français, la Roumanie et la République de Moldavie restent les « fers de lance » de la francophonie dans la région. Rien que pour la Roumanie, on estime qu’il y a environ 4.7 millions de locuteurs de français dans le pays.

CREFECO : Quelle est l'expression en français que vous préférez?

D.B. : François Marie Arouet, que l’on connaît plutôt sous le nom de Voltaire, a dit "je ne suis pas d'accord avec vos idées et je me battrais pour que vous puissiez les exprimer". Il est un écrivain et philosophe qui a marqué le XVIIIe siècle et qui occupe une place particulière dans la mémoire collective. Il esquisse la figure de l’intellectuel engagé au service de la vérité, de la justice et de la liberté de penser. Aujourd’hui, peut-être encore plus que hier, il est nécessaire de défendre de telles valeurs, intimement liées aux idéaux que nous défendons et dont la langue française en est historiquement porteur, incarnées par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme mais aussi sur le plan de notre Institution par les Déclarations de Bamako et de St-Boniface qui en sont, à leur mesure, les compléments et les prolongements.

Sur la photo, de gauche à droite : SEM Henri Paul, Ambassadeur de France en Roumanie, M. David Bongard, Chef de l’APECO, Mme Fabienne Reuter, Déléguée Wallonie Bruxelles, SEM Livio Huerzeler, Ambassadeur de Suisse en Roumanie, M. Edmond McLoughney, représentant de l'UNICEF.


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