L'Invitée des Echos
Eugenia BRINZA
Représentante nationale de la République de Moldavie
CREFECO : Parmi les pays membres du CREFECO, la République de Moldavie est celui où il y a le plus grand nombre de professeurs de français après la Roumanie. Qu'est-ce qui explique cet intérêt ?
Eugenia BRINZA : Parmi les cinq langues étrangères enseignées en Moldavie les parents d'élèves choisissent toujours le français même si on observe ces dernières années un intérêt accru pour l’anglais. Au lycée, nous avons deux langues étrangères à choix ; le français y est proposé avec d’autres langues. L'intérêt pour cette langue s’explique sans doute par la longue tradition d'apprentissage du français dans notre pays. Mais également par la présence de professeurs bien formés. De plus le roumain et le français sont des langues latines donc proches l’une de l’autre ce qui facilite son enseignement.
Par ailleurs, nous avons de forts liens d'amitié qui nous unissent depuis des siècles avec la France et d’autres pays francophones, à l’image des relations nouées par les intellectuels moldaves avec des écrivains français.
CREFECO : Comment sont perçues les actions du CREFECO en République de Moldavie ? Quelles sont les possibilités pour les enseignants de valoriser leurs stages de formations dans leurs parcours ?
Eugenia BRINZA : L'adhésion de la République de Moldavie à l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en 1996 nous a permis d'avoir une ouverture sur les pays de l'espace francophone. Les formations dispensées à Sofia par le CREFECO ont été à cet égard particulièrement bien reçues par les participants moldaves. Participants qui se sont engagés depuis lors, avec l'appui du Ministère de l'éducation, à démultiplier, dans de bonnes conditions, les connaissances acquises, bien que tous n'aient pas toujours les compétences nécessaires en tant que formateur. Nous espérons néanmoins que la situation devrait progressivement s'améliorer. Les activités du CREFECO sont très appréciées à cet égard.
CREFECO : Quelles actions peut-on envisager pour encourager les jeunes moldaves à s'intéresser davantage à la langue française ?
Eugenia BRINZA : Aujourd'hui, les jeunes moldaves élargissent leur palette en choisissant d'autres langues étrangères, à l'instar de l'anglais et de l'allemand. Leurs choix se voient confortés par les facilités en termes de bourse et de séjours de mobilité que leur offrent les Etats-Unis d'Amérique et l'Allemagne. La mobilisation pour le français reste néanmoins très forte. Le Ministère de l'éducation et ses partenaires, que sont l'Alliance Française de Moldavie, la Maison francophone des savoirs de Chisinau, ainsi que d'autres organismes internationaux, œuvrent de concert pour maintenir l'intérêt et l'amour que portent les jeunes moldaves à la langue française. Afin que l'intérêt de nos jeunes ne s'émousse pas trop, on organise de nombreuses manifestations telles que des concours d'écriture, de chansons françaises et bien d'autres choses encore.